ROGER VAILLAND : LA PASSION DU BONHEUR

Publié le par Université Populaire de l'Aube / UPOPAUBE

Marie-Noël Rio

Marie-Noël Rio

Malgré une forte fièvre, notre conférencière a tenu, en ce 8 juin et pour la dernière conférence de cette saison, à assumer sa tâche qui a été de montrer qu’un révolutionnaire est un homme à la recherche du bonheur.

Le bonheur pour soi, certes, Vailland a essayé bien des bonheurs artificiels, mais surtout le bonheur pour tous. Les pessimistes se recrutent le plus souvent chez les moralistes qui ne veulent pas changer la société. Ils sont donc à droite. La gauche est joyeuse et iconoclaste. Il faut être heureux pour communiquer son goût pour l’existence.

Marie-Noël Rio connaît son Vailland sur le bout du doigt. Un écrivain, à ses débuts, impertinent, mal élevé, sorte de petit bourgeois jetant sa gourme, un peu dadaïste sur les bords (on est tous dada jeunes, puis gaga vieux). Il fut surréaliste (certains disent sans le vouloir). C’est une discipline artistique qui ouvre bien des horizons et débride la pensée.

Pendant la guerre son esprit de révolte s‘est employé dans la Résistance. Il en fera un roman, pas un livre d’histoire. Ce sera « Drôle de jeu ». Si vous connaissez le livre historique et très épais de Roger Cordier, le secrétaire de Jean Moulin, dont le titre est « alias Caracalla », et bien ce Caracallla, c’est le héros du roman de Vailland. Que le témoin essentiel de cette période utilise ce nom pour son livre, en dit long sur l’impact de Vailland à cette époque.

Marie Noël Rio est également un "sujet" intéressant. Elle est née en Bretagne, a vécu à Madagascar et je l’ai rencontrée à Rotterdam ou à la Haye dans un musée. Non sous forme de statue ou de tableau, car elle respire la vie, la jeunesse… et le bonheur. Elle est venue pour cette conférence de Hambourg ,ayant déjoué tous les impedimenta semés sur sa route par le méchant moustachu, Martinez ! Marie-Noël Rio, comme Vailland, donne beaucoup au journalisme, à l’écriture romanesque, (« Pour Lili », « Le palmier en zinc »), au théâtre lyrique qui est de l’opéra puisqu’elle a été metteur (mettons metteuse) en scène ou écrivain de théâtre c.a.d dramaturge. Elle fait beaucoup de choses ; de la cuisine par exemple. J’aime les femmes grosses de projets qui cuisinent l’avenir de l’homme.

Marie-Noël nous a parlé du bonheur, comme l’a cherché Vailland... et Saint-Just. Car Vailland cite beaucoup Saint-Just dans ses livres. Ce bonheur-là n’est pas, dit-elle, le bonheur promis par notre système qui nous appelle à consommer, une consommation perpétuelle qui nous consume.

Durant cette soirée, quatre diseuses de belles lectures ont interprété des textes de Vailland, Saint-Just et Marat et de Claude Roy : Catherine Lefèvre, Dominique Sabroux, Lydie Herbelot et Gisèle Malaval.

Jean Lefèvre annonça quelques thèmes de la rentrée prochaine :
- René MOUSTARD et le sport populaire.
- Françoise MORVAN, le 14 octobre, pour nous parler des Bezen Perrot : ces fascistes bretons qui vinrent à Troyes le 22 août 1944 fusiller 49 patriotes extraits de la prison Hennequin.
- Du 14 au 18 novembre une semaine espagnole version Front Populaire aura lieu dans l’agglo avec film conférences et expositions.
- Le film LA SOCIALE de Gilles Perret sera projeté le 29 novembre (partenariat Aubéane). Il voyagera dans les écoles.
- Serge WOLIKOW, le 8 décembre, parlera du Front Populaire dont nous fêtons le 80ème anniversaire.
 

Dominique Sabroux

Dominique Sabroux

Catherine Lefèvre

Catherine Lefèvre

Lydie Herbelot

Lydie Herbelot

Gisèle Malaval

Gisèle Malaval

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